L’abeille mellifère

Apis mellifera est le nom donné par Carl von Linné – le père de la classification des êtres vivants – à l’abeille mellifère que l’on nomme aussi abeille domestique. Il s’agit de l’espèce utilisée en apiculture par les apiculteurs d’Europe et d’autres régions du monde. Cet insecte vit en colonies de plusieurs milliers d’individus dans des nids que les ouvrières bâtissent avec de la cire qu’elles produisent.

Comment reconnaître une abeille ?

Les abeilles mellifères sont des insectes qui peuvent être confondues avec d’autres espèces d’apparence proche. Il est possible de confondre les abeilles à miel avec d’autres insectes qui n’appartiennent par à l’ordre des Hyménoptères. C’est le cas de certaines mouches, comme les syrphes. Ces insectes appartiennent à l’ordre des Diptères. Un observateur averti remarquera que les syrphes comme toutes les mouches portent un unique paire d’ailes fonctionnelles. Alors que les abeilles possèdent deux paires d’ailes membraneuses.

Syrphes
Ces insectes qui viennent se nourrir de nectar ne sont pas des abeilles, mais bien des syrphes. Source Pixabay.

Les apprentis entomologistes pourraient aussi craindre de confondre les abeilles avec d’autres Hyménoptères. Car les abeilles ont des liens de parenté avec les bourdons, les guêpes et les frelons. Les abeilles mellifères présentent une coloration de leur abdomen allant du brun foncé au jaune. Mais elles sont beaucoup plus velues que les guêpes et les frelons.

Frelon européen
Les abeilles, les bourdons, les guêpes et comme ici les frelons appartiennent à l’ordre des Hyménoptères. Source Pixabay.

L’abeille mellifère n’est pas la seule espèce d’abeilles. On retrouve en France environ 900 espèces d’abeilles. Celles-ci sont des insectes solitaires qui sont assez discret. Ils sont toutefois des pollinisateurs importants de nombreuses espèces et beaucoup sont en voie de raréfaction et certaines espèces ont déjà disparu.

Quelles sont les sous-espèces d’Apis mellifera ?

L’abeilles mellifère est proche de l’abeille asiatique (Apis cerana) et ces deux espèces partagent un ancêtre commun récent. Apis mellifera serait apparue il y a un million d’années au Moyen-Orient. Plusieurs lignées vont coloniser différentes régions d’Europe, d’Asie occidentale et d’Afrique.

En traversant et en s’établissant dans des régions dans les climats et les flores sont très divers et en subissant des évènements climatiques comme des périodes plus froides, l’abeille mellifère s’est différentiée en plus d’une vingtaine de sous-espèces. En apiculture, les principales sous-espèces élevées sont :

  • L’abeille noire
  • L’abeille italienne
  • L’abeille carniolienne
  • L’abeille caucasienne

Mais les apiculteurs depuis plus d’un siècle travaillent à l’hybridation et à la sélection des lignées les plus productives. Des races sont apparues, dont la plus connue à travers le monde est l’abeille Buckfast. Cette race – créée par le frère Adam à l’abbaye de Buckfast en Angleterre – est connue pour ses performances et notamment sa forte productivité et la douceur de caractère de ses colonies. Mais d’autres croisements ont été moins heureux. C’est par exemple le cas de l’abeille africanisée en Amérique latine que l’on nomme aussi abeille tueuse.

Quelle est l’organisation d’une colonie ?

Une colonie d’abeilles se compose de plusieurs milliers d’individus. Ce nombre dépend de la sous-espèce, car certaines lignées forment des colonies plus ou moins populeuse. L’importance de la colonie est fonction bien entendu de son ancienneté. Les colonie arrive à leur plein développement dès leur seconde année.

Les abeilles sont des insectes sociaux chez qui les tâches sont partagés entre les individus. Un premier partage se fait entre les trois castes : reine, ouvrières et faux-bourdons.

Comment se reproduisent les abeilles ?

Chez les abeilles – dans les conditions habituelles – seule la reine pond et sera la mère des milliers d’individus qui peuplent la colonie. La reproduction sexuée chez les Hyménoptères est particulière. Les ovules qui sont fécondés par un spermatozoïde vont engendrer une femelle. Les ovules non fécondés donnent des mâles.

La reine est fécondée au début de sa vie au cours d’un ou de plusieurs vols nuptiaux. L’accouplement est mortel pour les faux-bourdons qui meurent peu de temps après l’acte. La reine va pouvoir s’accoupler avec une dizaine de mâles – parfois davantage – pour constituer des réserves suffisantes de spermatozoïdes.

Un autre processus permet la survie de l’espèce. Il s’agit de l’essaimage. Chaque printemps, si les conditions le permettent, les colonies peuvent produire un ou plusieurs essaims. Durant l’essaimage, l’ancienne reine quitte le nid avec plusieurs milliers d’ouvrières. Ce détachement va partir à la recherche d’un nouveau site pour fonder une nouvelle colonie.

Dans la nature, les abeilles préfèrent occuper des creux dans les arbres ou une cavité dans des rochers. Les essaims profitent aussi des constructions et se placent souvent derrière des volets clos ou dans des cheminées. L’apiculteur peut aussi laisser des ruches vides dans lesquelles de vieux rayons de cire sont placés. On parle alors d’un piège à essaim.

De quoi se nourrissent les abeilles ?

Les abeilles mellifères se nourrissent de produits d’origine végétale. Principalement de nectar et de pollen. Mais les abeilles collectent aussi le miellat produit par des insectes qui se nourrissent de la sève des plantes, comme les cochenilles et les pucerons.

Le nectar après transformation chimique et déshydratation va donner le miel, que les ouvrières stockent dans les alvéoles de leur nid. Ce miel constitue les réserves de la colonie. Les abeilles en ont besoin durant l’hiver, mais aussi lorsque les conditions météorologiques ne sont pas bonnes pour voler et que les butineuses restent dans la ruche. Lorsque l’apiculteur prélève beaucoup de miel, il doit nourrir la colonie avec du sirop sucré ou des pains de sucre. C’est le nourrissement.

Le pollen est la source de protéines pour la colonie. Les larves en ont particulièrement besoin. Les jeunes ouvrières qui occupent le rôle de nourrice consomme du pollen pour être capable de secréter de la gelée royale. Une colonie qui trouve dans son environnement suffisamment de pollen est plus résistante aux maladies et aux parasites.