Protection de l’abeille noire

L’apiculture peut aussi permettre de contribuer à la préservation d’une sous-espèces d’abeilles mellifères que l’on rencontre naturellement en France, en Belgique et dans d’autres pays de l’ouest et du nord de l’Europe, l’abeille noire (Apis mellifera mellifera)

Pourquoi les abeilles sont-elles importantes ?

Les abeilles mellifères sont des insectes qui se nourrissent de nectar et de pollen. Le nectar est la source d’énergie des abeilles. Il est consommé directement ou bien est transformé en miel pour être conservé pendant plusieurs semaines. Le pollen est la principale source des protéines pour la colonie et en particulier pour le couvain. C’est-à-dire pour les larves que les abeilles nourrices élèvent au centre du nid.

Ce régime alimentaire s’accompagne d’une contrepartie importante pour les plantes. Car les abeilles assurent la pollinisation de nombreuses espèces végétales. Les abeilles butineuses se couvrent de pollen et peuvent alors distribuer cette semence à des centaines de fleurs sur leur aire de butinage.

En France, sur les 4500 espèces de plantes à fleur environ 10% dépendent fortement de l’action des abeilles pour que leurs fleurs soient pollinisées et ainsi fécondées. Car sans pollen, il n’y a pas de fruit et pas de graine.

Les abeilles comme de nombreuses espèces d’insectes pollinisateurs rendent un important service écosystémique à l’environnement. Mais elles sont aussi très utiles pour les agriculteurs. Les producteurs de fruits et de légumes utilisent souvent des ruches pour assurer la pollinisation des fleurs de leurs vergers et de leurs champs. Les pommiers et les cerisiers ont particulièrement besoin des abeilles. Sans quoi les rendements sont très faibles.

Pourquoi les abeilles sont-elles en danger de disparition ?

Chaque année, les apiculteurs français perdent des milliers de colonies d’abeilles. L’Europe et l’Amérique du Nord est frappé depuis plusieurs dizaines d’années par le syndrome d’effondrement des colonies. Sans exprimer de signes de faiblesse, des colonies fortes perdent en quelques semaines toutes leurs ouvrières. Le déclin des abeilles semble la conséquence de plusieurs pressions exercées :

  • L’utilisation en agriculture intensive de pesticides de synthèse
  • La prolifération de parasites comme les varroas
  • L’appauvrissement des ressources alimentaires

L’abeille mellifère se retrouve naturellement sur le continent européen et remonte au nord jusqu’en Scandinavie. Elle se retrouve aussi en Afrique où elle s’est adaptée à tous les écosystèmes, depuis les forêts d’altitude baignées de brouillard, jusqu’aux oasis sahariens. On retrouve aussi des abeilles au Moyen-Orient. Les abeilles mellifères se sont différenciées en plus de vingt sous-espèces. Chaque sous-espèce est adaptée à un climat et à une flore particulière.

L’introduction de sous-espèces étrangères en France et dans de nombreuses autres régions à pour conséquence une hybridation importante. Ces croisements s’accompagnent souvent de la perte des caractères d’origine et de la capacité des abeilles à s’adapter à leur environnement.

En France, l’abeille indigène est Apis mellifera mellifera, l’abeille noire. Les modifications environnementales, l’introduction de sous-espèces étrangères et de races sélectionnées comme la Buckfast, menace cette abeille locale.

Comment protéger les abeilles mellifères ?

Il y a encore quelques dizaines d’années, il était assez fréquent de rencontrer des colonies d’abeilles sauvages. Et les abeilles n’étaient pas en danger. Pour toutes les raisons citées précédemment, les abeilles ne peuvent plus occuper la place qui était la leur. Elles sont malheureusement en voie de disparition à l’état sauvage. Et la survie d’Apis mellifera dépend largement de l’apiculture.

Pratiquer une apiculture responsable est donc favorable à l’abeille. Mais il est alors nécessaire de s’orienter dans une bonne direction. Il faut contribuer à la conservation de la diversité qui existe au sein de cette espèce et travailler en priorité sur les lignées locales. On sera aussi attentif à l’état des écosystèmes et on placera ses ruches à des endroits favorables.

Les abeilles sont-elles à leur place partout ?

L’apiculture est revenue à la mode. Sur les 62 000 apiculteurs français, environ 80% sont des particuliers qui pratiquent l’élevage des abeilles sans but commercial. Beaucoup sont des amateurs qui possèdent quelques ruches dans leur jardin.

Mais cet engouement justifié pour des insectes aussi intéressants s’accompagne parfois d’erreurs. Les abeilles sont des animaux qui ont besoin de soins. Il faut surveiller la prolifération du varroa et effectuer des traitements. Il faut aussi s’assurer que leur présence ne gène pas le voisinage. Car un essaim peut provoquer la panique dans le voisinage.

L’apiculture demande donc un investissement en temps et une bonne maîtrise des techniques et des gestes pour être pratiquée sans danger.